Mardi 20 octobre ; L'Ours de Churchill

Quoi ! C'est blanc un ours ?

Il est 6h du matin, le chef de train nous réveille "Good morning ladies and Gentlemans", il nous annoncent que l'on arrive à Churchill dans 45 minutes. j'essaie d'apercevoir quelques moindres paysages à travers la vitre du train. Il fait nuit noire, pas d'étoiles pour éclairer la toundra de la baie d'Hudson, je devine quand même un paysage assez plat avec de conifères au loin, mais rien de plus.

Il fera encore nuit quand nous allons arriver à Churchill, à mon avis je pourrai apprécier les paysages de cette contrée qu'a partir de 8h, 8H30 quand le jour se lèvera. J'ai dormis pas aussi bien que possible, mon dos ne forme plus un S mais un Z maintenant et vivement que j'arrive à Churchill pour prendre une bonne douche, enfin si je trouve un hôtel de disponible et dans mes prix, car je pense que ça ne me fera pas de mal.

Nous approchons, j'aperçois des lumières au loin, l'excitation monte, je suis là dans le train et à quelques kilomètres de moi, il y a des ours polaires sauvages !!! Enfin j'espère qu'ils ne vous vendent pas du rêve !

Je descend à présent du train, tous les voyageurs sont amassés sur le quai de la gare. Plusieurs tour Operator sont là pour acceuillir leurs clients. La gare de Churchill est charmante construite en bois.

J'ai l'air un peu perdu, je pense, je suis le seul que personne vient chercher, mais bon je suis pas venu là pour que l'on acceuille avec des fleurs. L'office de Park Canada n'ouvre pas avant 9h, il est 7H30.
Je me dirige vers le centre, il va être de simple de m'orienter dans cette petite ville de 1000 habitants.
Je consulte le Lonely Planet, afin de trouver un endroit ou prendre un café, je choisis le Reef dinning room qui à l'air d'avoir un coin café, ou je pourrai patienter jusqu'à l'ouverture de l'office de tourisme.

De légers flocons tombent à l'extérieur, mais le sol est nu pour le moment, la température est de - 4°C. Dans ce café, aucun touriste, uniquement des habitants de Churchill, quatre amérindiens et 5 blancs, l'ambiance est sympathique.
Dans le train je commençais à être tanné de Gary et ses amis, non pas par leur compagnie, mais comment dire, vous voyez le genre de voyageur e la cinquantaine qui aime bien son petit confort, la femme de Gary à tricoté une écharpe tout le long du voyage, c'est pas très Rock N' Roll. Dans le train j'ai discuté rapidement avec Patrick, un jeune Suisse stéréotypé surfeur à 100 %, tout juste s'il avait enlevé sa combi. J'espère le recroiser.
Je regarde la météo sur la TV du café, demain les prévisions tendent vers la neige et jeudi soleil avec un minimum de -8°C.
Je n'ai toujours pas eut de réponse du couch-surfeur que j'avais contacté pour Churchill, je n'ai pas consulté mes courriels depuis vendredi non plus, mais bon ça fait un mois que je lui ai envoyé un message, le plan couchsurfing sera pour une autre fois.
Je regarde ma montre, l'office de Park Canada va ouvrir, je prend mes sacs et parcours les quelques centaines de mètres qui séparent les deux endroits. Il n'est pas tout à fait 9 heures, mais la porte est ouverte, je rentre. A l'intérieur, un Israëlien, dont je ne me souviens pas du prénom (c'est fou j'ai du mal à retenir les noms la première fois) consulte des documents, il a travaillé pour Bell Canada à Montréal et est aujourd'hui photographe.

9H00 sonne, quand un vieux monsieur rentre enmitouflé de son écharpe et 'une grosse veste, j'apprendrais un peu plus tard qu'il se prénomme Raymond.
Il est encore vêtu de son attirail hivernal et me demande s'il peut m'aider. Je lui explique que je cherche une expédition Polar Bear et une chambre. Là il me dit qu'il parle français, Raymond est originaire de Montréal et travaille depuis 30 ans pour Park Canada. Je lui précise que je cherche quelque chose de cheap. Il me conseille North Star Tour, me dit que c'est pas mal et que le tarif est de 100 $ au lieu de 200 en moyenne pour les autres. Yes, I like it. Il passe un coup de fil pour savoir s'il y a de la place. Yep, le bus sera là dans 5 minutes. Ensuite, pour les chambres il me dit qu'il ne sait pas trop lesquelles sont les plus abordables.

Les bus de North Star Tour arrive à la gare, ah oui avant e me conseiller, Raymond m'a demandé si je comprenais bien l'anglais pour suivre le guide. Je lui répond 50%. 50% c'est un mot sur deux, si je comprend une phrase en entier je ne comprendrais pas la deuxième ;-) (Ah les statistiques) Arf ça va être chaud, mais je tente.

Une femme d'une trentaine d'années descend du bus. Hi ! My name is Koral, where you come from ? I come from France but I living in Montreal. J'embarque dans le bus, vielle carcasse qui donne l'impression qu'il va nous lâcher d'une minute à l'autre.
A l'intérieur, un couple de 60 ou 70 ans, Fitzgerald ets a femme viennent de Winnipeg, (Je pensais qu'il ne pouvait y avoir qu'un président des états unis qui pouvais s'appeler comme ça et encore en deuxième prénom) Koral se présente et est originaire de Saskatoon, (Saskatchewan) et vient pour la saison des ours polaires depuis 10 ans. Elle fait un speech de plus de 20 minutes et nous partons, nous sommes donc 3 dans cette expédition, là je me pose la question dans quoi je me suis embarqué ? c'est pas cher, on est 3, ça sent le faux plan...

Koral nous mène à travers Churchill, nous fait découvrir les principales places.
Après avoir fait un tour de Churchill, qui se traverse je pense en 20 minutes à pied. Le bus de North Star tour s'arrête au Nord de la ville, près d'une plage de sable et galets. Il y a une vue imprenable sur la baie d'Hudson, mais rien d'exceptionnel, le ciel gris reflète sur l'eau. Quand cette mer commence à glacer cela doit être vraiment impressionnant.
En haut de la plage il y a un Inukshuk , symbole des JO de Vancouver 2010.

Le temps de prendre quelques photos et nous repartons, on peut apercevoir tout autour de la ville des panneaux "Polar Bear Alert".

Direction l'ouest de la ville, près du fleuve Churchill, le port impose avec ses immenses silos à grain. Churchill est le principal port d'exportation pour les céréales cultivés dans les plaines canadiennes. En effet Churchill est le port canadien le plus proche de l'Europe, pour relier le centre du canada.

Tout à l'est de Churchill, le Cap Merry situé à l'embouchure du fleuve et la baie d'Hudson, là le paysage est un régale pour les yeux, la neige qui commence à tomber recouvre immédiatement les rochers. Nous descendons du bus, pour admirer la vue du Cap Merry.

Avant de descendre deux gardes de Park Canada munis d'un fusil ont inspectés les environs. Un sentier aménagé en bois, nous amène au Cap Merry, ou nous pouvons admirer au loin, de l'autre côté du fleuve, le Fort Prince de Galles.
Nous ne restons pas longtemps ici, car le vent glacial accompagné de flocons de neige nous fige sur place.

Retour vers Churchill, nous découvrons la St Paul's Anglican Church, un petit tour à l'intérieur pour se réchauffer.
C'est l'heure du lunch, Koral qui je ne sais comment fait pour avoir un débit de parole aussi important, nous propose de manger ensemble à Gypsy's bakery, "the place to be in Churchill" est l'enseigne de la maison. Il est 11H30, je commande le spécial lunch, Roasted Ham with vegetables. Au fur et à mesure que l'heure de midi approche le restaurant de look assez simple se remplit de monde. Le comptoir abonde de pâtisseries. J'ai commandé un éclaire au chocolat en dessert, mais la serveuse tarde à me l'apporter. Je vais voir au comptoir le patron d'origine portuguaise me demande lequel je souhaite. "je ne sais pas, quelle est la différence ?" De son bon français il me dit : "Gouchte lech deuch". Héhé, j'ai eu deux desserts pour le prix d'un. Je raconte ma vie là, non ?

Pause lunch terminée, Koral, moi et les 2 autres touristes, retournons vers le bus. Direction l'Est de la ville et là peut être la chance d'observer des ours ! Le bus emprunte une route de pierre, à ma gauche la baie d'Hudson, à ma droite la toundra avec en arrière plan la forêt.

Après quelques kilomètres, nous approchons de l'aéroport, Koral arrête le bus à la prison des ours polaires. Ce bâtiment est destiné à garder les ours polaires qui s'aventure trop porche des habitations en attendant de les relâcher quand la baie d'Hudson aura gelée pour qu'il remonte vers le nord. Pas de nourriture pour les ours emprisonnés que de la neige. Tout est fait pour qu'il gardent un mauvais souvenir de leur passage dans ces cellule. En effet l'ours est intelligent et rares sont les ours qui s'aventure deux fois proche de la ville. Les ours sont maintenus en captivité jusqu'à l'arrivée des glaces car il est trop couteux de les dirigés loin de la ville par hélicoptère. Les habitants de Churchill ont mis au point des pièges pour capturer les ours qui s'aventurent dans la ville. Le système de trappe est proche de celui utilisé pour les rongeurs mais bien entendu en beaucoup plus gros.

Quelques photos et c'est reparti. Direction les slumdogs. Je ne vois pas trop ce que c'est. Hey, ils sont énormes c'est chiens ! imaginez de petits plans d'eau glacés et disposés autour, tous les 5 mètres, des chiens attachés avec une chaine. Je vais me renseigner sur ce que cela représente vraiment car j'ai pas trop compris son explication.
Au loin nous apercevons un vieux bateau échoué, le MV Ithaca, bateau ayant appartenu à Mussolini et échoué en 1960.

Koral nous fait signe qu'il y a un ours à notre droite dans les fourrés, il est environ à 150 mètres. Yes ! un moment magique ! Il est encore tôt dans la saison et la neige n'a pas encore recouvert le sol. C'est une image inhabituelle, on imagine toujours les ours polaires confondu dans un décor blanc.

Notre ami Fitzgerald nous annonce qu'il en a vu un deuxième. Il est proche du chemin, nous sommes à peu près à vingt mètres du plus grand carnivore d'Amérique du nord !

Koral ouvre la porte du bus et me demande de rester sur le marche pied. J'ai préparé mon téléobjectif 70-300 pour mitrailler la boule de poils. C'est vraiment un lazy (paresseux) bear, il est couché étendu de tout son long. A l'aise l'ours.
Il lève sa tête de temps en temps pour renifler les odeurs présentent dans l'air puis la repose lourdement sur ses deux pattes avant.

Je viens de réaliser un de mes rêves, c'est magique ! Devant moi là, le fabuleux, le majestueux, le grandissime ours polaire. Je dirais également le menacé. En effet, la génération de mes enfants n'aura peut être jamais la chance de pouvoir admirer un ours polaire en liberté. Les ours polaire font étape à Churchill car c'est l'endroit ou la banquise se forme le plus tôt sur les rives de la baie d'Hudson. Ils attendent donc dans la toundra de Churchill la formation de la glace afin de pouvoir chasser le phoque. Le problème c'est que due au réchauffement climatique la banquise se forme de plus en plus tard et fond plus tôt au printemps, donc la période de chasse de l'ours se trouve diminiuer. Ils n'ont pas le temps de faire les réserves de graisse nécessaire pour survivre tout l'été, oui l'ours se nourrit principalement de phoques au cours de la saison hivernale.
L'avenir de l'ours est incertain, des scientifiques affirment que dans 40 ans, le plantigrade aura disparu.

Après avoir pris plusieurs photos et observé l'ours paresseux, (il n'a rien d'autre à faire, il attend que la glace se forme) nous repartons, là près de l'endroit ou nous avons vu le premier ours, un autre est tranquillement installé près d'un point d'eau, de glace je dirais.

Je suis heureux, l'expédition North star tour tient ses promesses, c'est génial je n'ai payé que 100 dollars, nous sommes que trois dans le bus, Koral, qui me demande souvent si je comprend, est très bonne et passionné.

Tout à coup sur le chemin du retour, une fumée s'échappe de tous les coins du moteur du bus. Oh putain ! l'intérieur du bus est rempli de fumée, je pense que le moteur à trop chauffé. Koral arrête le moteur, prend son talkie walkie et appelle de l'aide. Excellent, ça c'est Rock n' Roll ! on est en panne au bout milieu des ours polaires. Quelques minutes plus tard un autre bus de la compagnie North Star Tour arrive, nous montons à l'intérieur. Là it's very funny, le bus ne démarre pas, au bout du troisième coup le rugissement du moteur se fait entendre.

Répartition géographique de l'Ursus maritimus

Nous rentrons vers Churchill, en passant près de la côte, nous faisons un stop près d'un avion le "Miss Piggy" un C46 qui s'est écrasé au décollage. Belle photo à faire.

De retour à Churchill, Koral qui m'avait proposé de me chercher un hébergement, me donne 2 contacts de bed and breakfast. Je me rend à l'office de Park Canada, où je retrouve mon amis Raymond, pour passer des coup de fils. Aucun des deux contacts ne répond. Raymond me conseille d'aller faire un tour à Iceberg Inn, juste au coin de la rue, pour voir s'il reste de la place.

Je suis devant Ice Berg Inn, je pousse la lourde porte, en effet ici les batiment ont des portes solides pour se protéger des ours aventureux, et entre dans un espèce de petit salon avec un comptoir au fond. Le propriétaire qui regarde la télévision, me salut. "Hi ! I'm looking for a room" Il me demande pour combien de nuit, je lui répond 2. Je n'ai de la place que pour ce soir, désolé. Près du comptoir une femme, le Ice berg Inn fait également réception de colis SEARS, me dit qu'elle connait un bed and breakfast ou je pourrai avoir de la place : Elizabeth Marisuc. J'ai déja son contact, Koral me l'avait donné. Je rappelle avec le téléphone d'Ice berg Inn mais toujours pas de réponse.
Le propriétaire me demande si je suis intéressé par la chambre même si c'est juste pour une nuit. Je lui demande "How much is for the room ?" Fifty (50) dollars, je répète, fifty ? Yes ! Ok c'est bon pour moi.
Excellent pas cher la chambre par rapport aux prix que j'avais vu.

Le propriétaire me remet les clefs et je m'installe dans la chambre, belle chambre, 2 lits simples, salle de bain, frigo, TV. Direction la douche, c'est pas du luxe après quatre jours.
Une fois douché, je décide d''aller voir le bed and breakfast que l'on m'a conseillé, pour pouvoir booker ma nuit de mercredi soir. Je repère sur la carte : 71, herdy street. La rue est situé à l'Est de la ville, principalement de petits immeubles et maisons résidentielles. J'arrive au numéro 71, je frappe à la porte qui se trouve sur la côté de la maison. Une femme d'une quarantaine d'année se présente à la fenêtre. Hello ! je cherche une chambre, are you Elizabeth ?
Je lui explique comme je peux que Koral la guide de North Star Tour m'a envoyé vers elle. Elle m'invite à rentrer. Elizabeth est tétraplégique m'a t'on informé avant. Je lui demande quel est le prix de la chambre, 50 dollars avec le petit déjeuner. Elizabeth ne tient pas un Hôtel, mais loue deux de ses chambre. Donc c'est cool je vais dormir chez l'habitant et j'ai ma chambre pour mercredi soir ! Je retourne à mon hôtel pour me connecter à Internet et mettre à jour mon blog.

20H30, je commence à avoir faim, je choisi d'aller selon le Lonely Planet au Lazy bear Café, ce restaurant est une charmante construction faite de rondins de bois. Je m'installe à une table, nous sommes que trois dans la salle, mais le décor l'ambiance sont chaleureux. Dans un coin deux musiciens jouent de la musique, je dirais country.

Après avoir dégusté un steak de Caribou, certes pas donné 40 $ avec le tip. Mais bon, on va accorder ça au petit plaisir la veille de mon anniversaire, je reprend mon chemin, la rue principale Kelsey Street est déserte. Le ciel est couvert, je ne pourrai pas voir d'aurores boréales ce soir, de toute façon je pense qu'il est trop tôt encore pour en observer. Sur mon guide touristique, j'ai repéré le Pier beverage room. Je décide d'y aller pour écrire ma journée autour d'une bière. Je rentre à l'intérieur et là déception, ou plutôt wow c'est quoi ça. Imaginez un genre de bar ringard de banlieue, atmosphère sombre, jeux vidéo électronique d'un côté, en gros cinq personnes à l'intérieur. Pas terrible. Je rentre donc à l'hôtel ou je vais écrire le récit de ma journée et alimenter mon blog.

22H00, une sirène résonne dans la ville, que se passe t'il ? un incendie ? une alerte polar bear ? ça restera un mystère. La fatigue se fait sentir, je pense qu'une nuit dans un bon lit ne va pas me faire de mal.
J'éteins la lumière, demain c'est le 21 octobre, on va voir à quoi ressemble les 26 ans...