Jeudi 22 octobre : Avant de partir, vous prendriez bien une aurore boréal, M'sieur ?
JOUR 6
L'adieu de Churchill.
7h00, je me réveille. Je regarde la météo, Ouh ! Pas chaud, température ressentie – 10°C et du vent. Je met deux pantalons.
Le petit déjeuner est prêt sur la table, très copieux. Elizabeth qui à du mal à se déplacer me demande ce que je veux. L'image de la table avec le lait, le jus, les céréales, le pain est digne d'une publicité Kellogg's.
Je mange à ma faim, cherche dans le guide des activités pour la journée et je suis parti.
Ma matinée se résume à trouver une activité pour cet après midi, je me renseigne auprès de Tundra Buggy s'ils propose des circuits pour une demie journée; Non rien du tout. Je m'intéresse également au dogsled, mais ça ne vaut pas trop le coup car il y a peu de neige, le circuit est court et s'éloigne très peu de la ville. Concernant la randonnée, pas question d'en faire seul et même accompagné d'un guide on m'a informé que c'est trop dangerous en cette saison.
On peut dire que la principale activité de Churchill reste donc le Tundra Buggy, le circuit en bus que j'ai fait mardi est aussi intéressant, mais n'évolue pas à travers la toundra. En conclusion, je dirais que trois jours sont suffisants à Churchill, une journée pour le tour en bus ouest et est de la ville, une journée pour découvrir Churchill et une pour le circuit Tundra Buggy, si votre budget le permet pour ce dernier.
La moyenne d'âge des touristes reste assez élevée à Churchill et les activités je trouve se greffent à cet moyenne d'âge et c'est assez dommage je pense.
Une idée par exemple, proposer des circuits comme te lâcher à 30 kilomètres de Churchill dans la toundra avec seulement un canif et le but serait de rentrer vivant à son hôtel. Ca serait vraiment fun! Je rigole bien sûr, mais ça pourrai attirer les touristes japonais.
Cet après midi faute d'avoir trouvé une activité, je vais errer dans Churchill, et ce soir j'ai mon train pour Thompson à 19H30.
19H15, je suis dans le train, j'ai passé l'après midi à travers la Churchill Town, je pense que j'ai vraiment fait le tour de la ville. Le nord avec la plage d'Hudson Bay où la guide m'avait dit de ne pas m'aventurer mais là il y avait une bonne lumière pour une photo, le sud de la ville après le chemin de fer, assez vétuste comme partie de la ville, beaucoup de maisons délabrées, je me suis également amusé a faire des photos de la voie ferrée au niveau de la gare. J'ai aussi fait une photo du panneau Churchill Town avec le drapeau breton. Represent !
Le ciel est assez dégagé ce soir et on peut déjà apercevoir furtivement des aurores boréales mais il ne fait pas encore assez nuit. J'espère en voir dans le train quand on se sera éloigné des lumières de churchill et aussi peut être tenter de les photographier quand le train fera une halte à Gillam. C'est un petit clin d'oeil que me fait Churchill avec ses Northern Light pour mon départ.
Le train siffle, départ ! Installés proche de mon siège, Patrick le skieur Suisse qui est en fait moniteur de ski s'en va vers Calgary, il y aussi Cécile une française qui vit à Toronto que j'ai rencontré hier rapidement, elle s'en va comme moi vers les Rockies Mountains mais en avion à partir de Winnipeg.
Le train s'éloigne lentement de Churchill, je ne peux que garder qu'un bon souvenir de la capitale des ours polaires.
L'insolite de la ville de Churchill, la paresse des ours que j'ai pu observer, la baie d'Hudson, mes aventures pour trouver un coin pour dormir, les rencontres que j'ai faites, Raymond de Park Canada, Gary et les 3 autres de Winnipeg, Koral la guide de North Star Tour, Jaeren l'Israëlien photographe, Elizabeth du bed and breakfast. J'ai croisé des gens qui avaient vu près d'une quinzaine d'ours en buggy, j'en ai vu que trois, mais bon j'ai vu l'ours le plus paresseux de Churchill ;-)
On peut dire que tout le monde est amis à Churchill, déjà le voyage en train pour y aller créé des contacts, et ensuite dans les restaurants, les circuits d'observation, les hôtels, les gens entament facilement la discussion. On dirait que les gens ont laissés leurs soucis, leurs a priori en dehors de la ville, cela fait de Churchill un autre monde, sans doute due à l'isolement de la ville et au fait que les gens sortent de leur routine. Si cette mentalité pourrai être vraie le reste du temps cela serait formidable pour tous.
Il est 20H15, le train est loin de Churchill maintenant, et là le spectacle est merveilleux ! Les aurores boréales sont là dans le ciel au dessus du train, je suis assis près de la fenêtre et je peux admirer là, les fabuleuses aurores boréales, c'est vraiment magique !
Elles dessinent à travers le ciel des formes aussi différentes que magiques, je ne sais pas comment exprimer mes sentiments à ce moment là. Bien sûr comme je suis pas très expressif d'extérieur personne n'a vu que j'ai trouvé ça fabuleux dans le train ;-) Comme à dit Thierry Roland après la victoire de la France en coupe du monde 98 : «Oh putain quel pied ! Mais quel pied !ah là là là là là là. Bah là Jean Mimi, on peut mourir tranquille ».
Un membre du personnel de Via Rail, à ouvert les fenêtres au niveau du sas d'entrée et de sortie. Tous les passagers du train s'y dirigent chacun leur tour pour apprécier leur beauté.
Les northern light ondulent lentement au milieu des étoiles, parfois elles s'agitent un peu on dirait. Je ne peux pas vraiment vous dire quelle est leur couleur, verte j'entend autour de moi, car je suis daltonien, mais le spectacle n'en ai pas pour autant superbe.
Je profite de ces instants précieux, je suis collé à la vitre du train et ne perd pas une seule miette de ce cadeau de la nature.
J'ai tenté de prendre une photo histoire de, mais avec une ouverture de trente secondes dans un train un mouvement, c'est mission impossible.
Thanks Nature !
23H00, le coeur de la nuit approche, les aurores boréales ont disparues du ciel en même temps que le train avançait. Le ciel est toujours dégagé, l'espoir de pouvoir en voir à l'arrêt de Gillam est encore présent en moi.
Je vais repasser une nuit sur un siège, et rêver tous les souvenirs d'un anniversaire passé au milieu des ours polaires.